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> Christian Noorbergen 

Chaque œuvre est un tressaillement

 

Du blanc écrasé de lumière au noir le plus ténébreux, Michel Kirch utilise toute la gamme des nuances du réel, et tous les registres de l’univers formel, de la trace à la masse, de l’unité géométrique à la tache violeuse d’espace. Et dans cette infinie liberté, l’œil librement vagabonde. Les gris les plus délicats créent de vastes zones de pure abstraction, proches des souffles évidés de la peinture chinoise. Des entrelacs d’outre-noir cernent des blancheurs désertiques.

Ainsi, dans ses œuvres plastiquement vibrantes, Michel Kirch crée à l’envie de vastes zones respirantes.

Sa langue est incroyablement plurielle. Archaïque et ténébreuse, contemporaine et lumineuse, elle navigue entre plans chromatiques assourdis et signes structurants, entre respiration de chair enfouie et sauvagerie mentale, entre écriture monumentale et création « chargée ».

Les noirs brûlés de Michel Kirch cernent des gris fragiles et prennent les devants, mouvant vitrail de nuit enserrant la vie ténue des blancheurs. Elles vibrent au secret d’une armature graphique immensément déployée. Abstraction et figuration s’affrontent et chaque œuvre tressaille de vives tensions préservées, formidables réserves de pure énergie. Harmonie de l’œuvre au bord du drame, en bascule, et transgressive…

Dans l’œuvre toujours unique, des poussières de signes prennent appui sur des taches de hasard, et les références culturelles, bousculées comme des repoussoirs, explosent en significations sous-jacentes.

Michel Kirch n’abandonne pas l’espace au chaos, il l’organise d’une trouée, d’une tranchée, d’un sillon, d’une faille, ou d’une voie. D’un chemin d’eau, de terre, ou de lumière.

Chaque œuvre est une voie, le rêve possible d’un autre monde.

Jamais le prodigieux vocabulaire plastique de Michel Kirch ne succombe au “métier“, l’effet d’art créé, hétérogène et multiple, dépasse d’emblée tous les attendus possibles, et le choc est là. Chaque œuvre est présence. Chaque œuvre fait apparition.

 

Christian Noorbergen 

Novembre 2014

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