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> Esther Ségal

Michel Kirch: du ciel sur terre

Grand âge, nous voici. Rendez-vous pris, et de longtemps, avec cette heure de grand sens (1), l’œuvre du photographe Michel Kirch est à l’image de ce vers de Saint-John Perse, une œuvre ayant rendez-vous avec un univers multidimensionnel où chaque photographie est une particule fictionnelle appartenant à un grand tout qui nous conte l’histoire de la création du monde. Michel Kirch interpelle le spectateur en créant des architectures visuelles mêlant les mythes, les symboles et la beauté du monde. Dans un élan spiralaire et spirituel, le regard du spectateur est ainsi reconduit vers le centre des préoccupations de l’artiste : la vie.

Il compose un hymne à la vie où tout être vivant entre dans une danse originelle d’avant la chute. Les archétypes se relèvent du long silence où la société d’aujourd’hui, pleine de bruits, les a ensevelis. Ils se relèvent au milieu de ce songe éveillé que nous livre l’artiste dans ses photographies, un songe qui résonne et raisonne, entre émotion et réflexion questionnant les consciences sans heurts ni colère.

Michel Kirch est un philosophe de l’image mais aussi un poète existentiel qui fait se rencontrer l’éternité, le surréalisme et le sacré. Il instaure dans ses œuvres un climat émotionnel qui nous fait travailler collectivement sur les piliers de notre monde : les éléments, l’humanité, la nature et le temps. Peut-on parler de clairvoyance ? De visions ? Il est certain qu’à une époque où l’art photographique est au service d’une société qui se cherche, Michel Kirch prend le risque de nous faire retrouver les priorités de l’existence.

(1). Saint-John perse, « Chronique».

 

 

Esther Ségal

Chroniqueuse et artiste

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